Les maisons anglaises incarnent différents styles architecturaux à travers les siècles dont certaines sont préservées par le National Trust fondé en 1995 pour mettre en valeur les monuments et sites d’intérêt collectif. De l’époque médiévale, jusqu’au XIXème siècle, les cottages, les maisons victoriennes ou géorgiennes, les manoirs anglais ou les country houses, ces bâtisses ont façonné le paysage urbain et rural anglais. À Londres, les maisons individuelles, presque toutes identiques, sont dotées souvent d’un jardin. Elles évoquent cette douce impression de campagne en ville, en plein cœur de la capitale britannique, excepté dans les quartiers d’affaires.
Ces habitats ont été agrandis, modernisés, avec l’ajout d’étages et ainsi que l’extension de la cuisine et la véranda sur l’extérieur. Rénovées ou réhabilitées, transformées en résidences principales ou secondaires par les architectes, les maisons anglaises conservent leur structure d’origine. Leur intégration dans la nature et la création de jardins foisonnants, révèlent l’un des aspects caractéristiques de la douceur de vivre britannique. Parmi les nombreux types d’architectures locales éclectiques, voici 7 styles de maisons anglaises, et leurs caractéristiques, sélectionnés par AD.
Le style victorien, qui domine l'architecture anglaise de 1837 à 1901 sous le règne de la reine Victoria, se distingue par sa diversité d'inspirations allant du néo-gothique au néo-roman et à l'exotisme. Cette période, plutôt prospère, fut marquée par la révolution industrielle, et une évolution culturelle forte. L'ère victorienne est au carrefour du monde industriel, en pleine expansion, de ses innovations techniques et sociales, et d’un conservatisme ancré dans la société britannique. L'histoire de la maison victorienne est riche et complexe, marquée par deux grands courants, l'un orienté vers le passé (médiéval, renaissance, néoclassique), et l'autre tourné vers les pays orientaux et moyen-orientaux (Égypte, Japon, Chine ou Inde). En décoration intérieure, elle privilégie un style maximaliste avec une profusion d’ornements gothiques, grecs et baroques, associés à l'imaginaire esthétique britannique prônent le style maximaliste avec une profusion d'ornements.
La maison géorgienne vient à l’origine du nom des quatre rois (George I à IV) qui ont régné de 1714 à 1830. Ce style architectural emblématique s’est répandu dans des pays anglophones et aux États-Unis, (Philadelphia, Boston, New-York…). Plutôt adapté à l’expansion urbaine des villes, il est cependant très variable, mais marqué malgré tout par la symétrie et les proportions inspirées de l'architecture classique de la Grèce et de Rome, telles qu'elles ont été reprises dans l'architecture de la Renaissance. L'ornementation également présente dans la tradition classique, est plutôt sobre, et parfois presque complètement absente de la façade.
Les manoirs anglais, destinés avant tout aux résidences secondaires des notables des villes, offraient une pause paisible dans le confort tranquille de la campagne. Plus petits que les châteaux, ils affichaient en revanche plus de fantaisie architecturale reflétant la personnalité de leurs propriétaires. Les bâtisseurs de l’époque associaient souvent les styles où rénovaient les domaines existants avec beaucoup de liberté. Ce mélange si particulier de trois styles dessine ainsi les aspects emblématiques des manoirs anglais et du paysage bucolique unique : l'architecture palladienne aux influences classiques, le style baroque exagéré, la simplicité du bâti des cottages.
Le cottage anglais est une maison rustique qui incarne les paysages ruraux de l’Angleterre. Avec leur toit à forte pente, en chaume ou en ardoise, ces maisons de campagne ont su préserver les traditions locales avec leurs jardins foisonnants et fleuris en saison. Typiques de la campagne anglaise, elles ont traversé les siècles, devenant les icônes de l’art de vivre britannique. Historiquement, ces habitations modestes et rurales, souvent occupées par des paysans ou des artisans, ont été construites à partir de matériaux locaux tels que le bois, la pierre, le chaume. Dans le nord, comme les Cotswolds, les constructions sont en pierres brutes, tandis que celles du sud adoptent souvent des styles plus élaborés. Les cottages anglais représentent bien plus que de simples habitations, ils symbolisent l’histoire et l’authenticité des villages anglais.
Depuis plus de 500 ans, les châteaux anglais, constructions militaires, reflétaient la puissance des seigneurs féodaux qui régnaient sur leurs terres. Les premières country houses se développent sous le règne des Tudor, après les remaniements successifs de ces demeures fortifiées, de certains monastères et bâtiments ecclésiastiques transformés en résidences privées où la noblesse anglaise résidait. Cependant, au fil des siècles, les country houses et leurs vastes domaines ont subi d’importantes modifications. Ces demeures ne sont pas seulement des lieux de vie, elles racontent aussi leur propre histoire, de la Renaissance au Néoclassicisme, en passant par le Baroque. De plus, elles s'intègrent parfaitement dans le paysage verdoyant avec leurs jardins savamment entretenus. De par leur unicité, elles sont respectées telles des œuvres d’art ; certaines d’entre elles sont ouvertes au public, transformées aujourd’hui en centres d’art, bibliothèques, musées, ou en hôtels.
Située au cœur de la campagne, chère aux britanniques, la maison moderne anglaise est souvent une réhabilitation. Les Cotswolds, région très préservée, est le lieu de prédilection où de nombreux Londoniens qui ont installé leurs résidences secondaires. L’architecte John Pawson est un bel exemple de la parfaite compréhension de l’architecture traditionnelle revue dans un confort moderne et épuré. Les constructions d’origine sont d’anciens bâtiments agricoles dont certains datent du XVIIème siècle. Les grandes ouvertures sont percées dans les façades et la structure a subi d’importantes transformations. Seuls ont été conservés les murs et la toiture, ce qui a permis de libérer d’impressionnants volumes intérieurs éclairés par de larges baies vitrées, avec vue sur un paysage idyllique.
Annexe d’un bâtiment principal, la grange était à l’origine un bâtiment utilitaire, destiné aux animaux domestiques. Volumes simples, petites ouvertures et large porte d’entrée… Ces bâtiments, dont les matériaux de construction, varient selon la région, sont des lieux au potentiel architectural séduisant. Laissés à l’abandon pendant des années, ces hangars sortent de leur anonymat, réhabilités en résidence privée ou touristique, par les architectes. Les particularités structurelles sont conservées, comme l’appareillage étonnant de brique rouge mixé avec du silex local, la toiture en tuiles. De plus, le terrain est réorganisé en jardin contemporain avec de nombreuses plantations d’arbres.