CHEZ KARIN VIARD, AVEC VUE SUR LE CIMETIèRE DE MONTMARTRE

Karin Viard a reçu Géraldine Sarratia, hôte du podcast du Le Goût de M, le temps d'un enregistrement. L'actrice habite un immeuble parisien aux grandes fenêtres, « probablement un ancien atelier situé au fond d'une allée », entre la butte Montmartre et la Place de Clichy. À l'abri d'un XVIIIe arrondissement animé, cet espace est bercé par la lumière du jour grâce à ses grandes fenêtres traversantes. « On voit les gens qui passent, les voitures, le ciel, les oiseaux qui volent, les arbres du cimetière de Montmartre… », décrit l'habitante de ce lieu « paisible, joyeux, accueillant ».

La visite débute dans la grande cuisine ouverte, sa vue sur les toits sur Paris et ses objets chers à leur propriétaire, comme des broderies de Kate Jenkins que Karin Viard adore — une tartine avec des anchois lui rappelant le Sud, un yéti avec des santiags... D'emblée, l'interprète de Chanson Douce revendique un attachement très fort aux objets. « La maison, pour moi, c'est mon endroit, et mes affaires sont mes affaires. Je suis extrêmement pénible avec ça : ma brosse à cheveux, ma barrette, mes chaussures, mes objets… mais je suis très accueillante, tu peux fumer, t'enivrer, tu es chez moi chez toi », reconnaît-elle. Contrainte de quitter une grande maison de 350 mètres carrés au profit de son appartement parisien, l'actrice a dû, à son regret, se séparer de nombreux objets qu'elle appréciait. « J'apprends à me détacher de mes objets, par exemple en les donnant à des gens que j'aime — même si je le regrette parfois après coup, comme cette lampe que j'ai donnée à une amie, avant de me dire qu'elle me manquait, mais sans avoir la place pour avoir pu la garder de toute façon. »

Dans le salon, un grand canapé d'angle permet d'accueillir les amis que l'actrice aime recevoir. « J'aime beaucoup ce salon parce que je le trouve très joli, et parce qu'il est fait pour être nombreux, s'y amuser », exprime-t-elle. Un goût de la réception dont elle dit avoir cruellement manqué dans son enfance, passée essentiellement entourée de ses grands-parents, qui n'organisaient jamais de dîners, contrairement à toutes ses amies d'école. Son intérieur reflète aussi l'art de l'éclectisme transmis par son grand-père. « Ce salon me ressemble parce que c'est un mélange de beaucoup de choses avec plein de tissus différents » : des fauteuils couverts d'un tissus animalier, un coussin léopard, un tapis avec des fleurs roses, oranges et noires… « Tout ça forme un ensemble très décoré, avec des objets qui répondent à ça, comme des bougeoirs en céramique un peu spéciaux de Jean Roger, qui me plaisent particulièrement parce que ce sont des ratés. Je préfère ça aux produits mieux finis. »

On comprend d'autant mieux les penchants de Karin Viard lorsqu'elle nous plonge dans son enfance. Enrichie de différents lieux de vie, l'actrice a grandi à Oran, en Algérie, avant de rejoindre Rouen, dans un appartement situé rue du Fardeau ; « un nom qui a fait les beaux jours de ma psy, s'amuse-t-elle, dans un petit immeuble qui sentait la naphtaline, en face d'un magasin de farces et attrapes ». Elle révèle aussi avoir été élevée par ses grands-parents dans un univers « de personnes très âgées », d'Annie Cordy à Luis Mariano en passant par les feuilletons télévisés consacrés à Jésus Christ du soir de Noël (« des films de vieux », rit-elle). De son grand-père, elle a hérité du goût « de l'emphase du décor », lui qui fabriquait des encadrements de fortune pour mettre en valeur les affiches qu'il aimait. « On habitait dans une petite résidence, au dernier étage, et j'ai gardé ce goût du décor, que ce soit décoré, chaleureux. J'aime les mélanges improbables de matières, de tissus. »

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