LE MUSéE MARMOTTAN MONET CONSACRE UNE EXPOSITION INéDITE à LA TECHNIQUE DU TROMPE-L'œIL

Le musée Marmottan Monet, propriété de l'Académie des Beaux-Arts, souffle en 2024 ses 90 bougies et inaugure pour cet anniversaire une rétrospective sur le trompe-l'œil sobrement intitulée Le trompe-l'œil, de 1520 à nos jours. Genre pictural créé au XVIème siècle, le trompe-l'œil s'est métamorphosé au fil des époques de diverses manières. Tantôt baroque, tantôt contemporain, ce dernier a su entretenir son cachet en piégeant nos visions humaines. En vue de sa future exposition, le musée parisien a réuni un ensemble d'œuvres françaises mais aussi américaines et européennes. Certains tableaux inédits seront présents lors de cet événement à ne pas manquer.

Le trompe-l'œil, aux origines d'une farce

Employé pour la première fois par Louis-Léopold Boilly en 1800, le terme trompe-l'œil entre dans les mœurs en 1835. Pourtant, malgré son ajout dans la langue française, cette technique picturale a été créée bien plus tôt. Évoluant de bien des manières, elle n'a toujours eu qu'un seul but : tromper celle ou celui qui regarde, afin de le bousculer dans ses perceptions. On connaît de fait certains thèmes du trompe-l'œil comme les vanités (cette fameuse toile en noir et blanc Tout est vanité représentant une tête-de-mort, signé Charles Allan Gilbert), les trophées de chasse ou les portes-lettres. Cependant, son histoire ne s'arrête pas là et se dévoile dans le temps long. “L’art du trompe-l’œil de chevalet est un type de représentation qui, comme un jeu, obéit à des règles très précises : le tableau doit être une nature morte, il doit s’intégrer à l’environnement dans lequel il est présenté, requérant ainsi une mise en scène tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’œuvre” peut-on lire dans le communiqué de presse.

Au-delà du chevalet, le trompe-l'œil est aussi un outil non-négligeable en architecture, on le voit dans des châteaux ou des églises souvent placés au plafond. Son utilité est certes esthétique mais il a aussi servi durant les guerres attestant de sa portée politique. En effet, les soldats pouvaient être protégés par des structures de camouflage. Le trompe-l'œil est aussi utilisé dans le design et retrouve une nouveau souffle avec les surréalistes et l'art contemporain. Afin de retracer la genèse mais aussi les transformations de ce style particulier, plus de 80 œuvres seront exposées, provenant de collections particulières et publiques d'Europe et des États-Unis. En se promenant dans les différentes salles, l'évolution formelle sera d'autant plus flagrante.

Une exposition événement

Pour l'occasion, le musée Marmottan Monet a restauré sept œuvres de sa collection dont Trompe-l’œil de Cornelis Norbertus Gijsbrechts datant de 1665 et Le Traité de paix définitif entre la France et l’Espagne de Laurent Dabos (1801). En mettant en exergue des chronologies différentes, le musée permet d'observer les sensibilités qui varient selon les artistes. Ces toiles conservées par Jules et Paul Marmottan se voient offrir une nouvelle vie, après des décennies passées dans l'ombre. Les deux fondateurs de l'édifice, amateurs d'histoire et notamment Paul qui était historien, avaient déjà écrit des ouvrages sur le trompe-l'œil et ses imminents représentants. Une belle façon de relier l'actualité du musée avec ceux qui l'ont fait naître. Éric Desmazières, membre de l’Académie des Beaux-arts et directeur du musée Marmottan Monet explique avec pertinence le contenu de la rétrospective : “La virtuosité et l’ingéniosité technique sont les principaux ressorts des recherches des artistes qui y mêlent une pointe de fantaisie voire d’humour assumée. L’exposition offre à voir une multitude de médiums, de la peinture à la sculpture, de l’architecture au dessin, de la photographie aux arts décoratifs dont la céramique, soulignant ainsi la manière dont cet art de la tromperie s’est diffusé dans les arts.

Le Trompe l'œil, de 1520 à nos jours au Musée Marmottan Monet (2 Rue Louis Boilly, 75016 Paris), à partir du 17 octobre 2024 et jusqu'au 2 mars 2025.

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