Mauvaise nouvelle pour les baigneurs qui pataugeaient dans la mer au clair de lune. La féerique traînée d'étoiles filantes au loin se rapproche, et les météorites tombent tout près, soulevant des trombes d'eau et éclaboussant l'assistance, qui se trouve aspirée dans une cavité sous-marine. Bienvenue à l'Aquascope, le parc aquatique du Futuroscope ouvert cet été à quelques mètres du parc d'attractions de Poitiers. Un lieu unique, qui tente de révolutionner le genre en proposant, au-delà des seuls toboggans, des espaces immersifs inédits comme ce cinéma aquatique. Un complément au parc principal, entièrement en intérieur, destiné à booster les séjours en ajoutant une activité dont on peut profiter avec des enfants comme entre adultes.
Le Futuroscope a toujours tenu à se démarquer des autres parcs d'attractions. Alors quand il a choisi de construire un parc aquatique, il était hors de question de se contenter de quelques glissades et du thème classique de la jungle. «On voulait qu'il y ait dans ce parc l'ADN du Futuroscope, c’est-à-dire de l'innovation et de l'immersion», résume Olivier Héral, directeur de la création. L'Aquascope, qui s'étend sur 6000m², a donc été découpé en trois univers : le premier, classique, avec des toboggans et une piscine à vagues, incontournables car attendus par les visiteurs. Vient ensuite la «Faille de Kraki», un monde accessible aux plus petits, dominé par une statue de la mascotte, la pieuvre rose et violette, avec des seaux d'eau qui se renversent sur les nageurs, des jeux d'eau et des petits toboggans. Et le clou du spectacle, les «Abysses de lumière», qui renferme plusieurs expériences immersives construites autour de projections de mapping vidéo.
C'est là qu'on trouve le cinéma qui simule la chute de météorite, la projection se reflétant dans l'eau, brouillant la frontière entre le réel et l'image. Quand les météorites tombent, l'eau se met à vrombir par endroits, soigneusement éclairée de lumière rouge pour reproduire les impacts. À côté, une grande salle aux murs en forme de rochers diffuse des projections colorées et animées, avec des jeux d'eau, des cascades et une musique en rythme.
Dans quelques pataugeoires, l'eau semble bioluminescente et la lumière bouge en suivant les vagues créées par le passage des visiteurs. Autour zigzague une rivière à courant, que l'on parcourt assis dans une bouée en admirant les jeux de lumière. Cette zone, accessible à tous, est sans aucun doute ce qui signe la réussite de ce parc aquatique. C'est elle qui a concentré les efforts des équipes créatives, qui ont notamment dû se creuser les méninges pour faire survivre des projecteurs en milieu aquatique, dans l'air humide - des régies hermétiques et vitrées ont été suspendues au plafond.
La zone avec les toboggans, auxquels on accède par des escaliers remontant le long de la tour centrale, offre quelques bonnes surprises. Les créateurs de l'Aquascope ont pris soin de proposer des modèles différents - avec bouée, tapis, sur le dos, en duel… Et même un toboggan où l'on part debout en chute libre, une trappe se dérobant sous nos pieds. La plupart de ceux qui se font en bouée ne nécessitent d'ailleurs pas forcément d'être par groupe de deux - il y a aussi des bouées en solo -, ce qui est d’ordinaire le cas dans ce genre de parc (et agaçant lorsqu'on est un nombre impair). Un regret : la piscine à vague, un peu trop petite et peu profonde, dont on ne profite pas vraiment. On préfère parcourir le dédale de filets suspendu au-dessus pour observer les nageurs chahutés par les vagues.
Quant à l'espace enfants, il est très réussi, avec de nombreux jeux d'eau, des grottes à explorer, des petites glissades accessibles très jeune… L'Aquascope propose enfin une petite zone extérieure, ouverte l'été. Mais on peut tout de même profiter, en hiver, d'une autre rivière à courant - sans bouée cette fois-ci - dont l'eau est chauffée à environ 30 degrés. Car le parc a vocation à être ouvert quasiment toute l'année, sauf en janvier et certains jours de semaine en période creuse.
L'expérience est globalement surprenante et on y passe un très bon moment, mais pas plus d'une demi-journée - ça tombe bien, c'est précisément la durée de visite attendue par le parc. Le billet d'entrée, à 39€ pour les adultes en haute saison, peut sembler un peu cher pour la taille relativement petite de l'Aquascope, mais ce dernier a surtout vocation à être consommé comme un complément au Futuroscope, qui offre d'ailleurs 30% de réduction sur le prix d'entrée au parc aquatique pour un billet combiné avec le parc d'attractions.
Autre petit bémol : l'attente aux toboggans les plus populaires qui, quand le parc est plein, peut rapidement atteindre une heure. «Il y a encore des difficultés de rodage, de gestion des flux», reconnaît Élodie Arnaud, la directrice générale adjointe. Il vaut mieux, si on le peut, visiter le parc en fin de journée que le matin. Ou bien arriver dès l'ouverture et commencer par les toboggans avant l'arrivée de la foule. Et cela devrait rapidement s'améliorer à mesure que les équipes se font la main et s'adaptent aux retours des visiteurs.
Le parc aquatique, qui a coûté 57 millions d'euros et devrait rapidement être agrandi, fait partie d'un ambitieux plan d'investissement de 304 millions d'euros qui a, depuis son lancement en 2020, transformé le Futuroscope en destination. De nouvelles attractions ont été ajoutées - dont ses premières montagnes russes Objectif Mars et le simulateur Chasseurs de tornades, élue meilleure attraction du monde en 2022 - mais aussi deux hôtels thématisés et un restaurant amusant où les plats sont livrés à table par des rails… via des loopings. Le dernier projet de ce plan doit voir le jour en avril 2025 : Mission Bermudes, une attraction aquatique unique au monde, dont la construction est déjà bien avancée. Quant à l'Aquascope, il espère rapidement trouver son rythme de croisière. Sur ses deux premiers mois d'exploitation, il a déjà dépassé les attentes, séduisant près de 150.000 visiteurs.
L’Aquascope est ouvert du mercredi au dimanche, pendant les vacances et les jours fériés, jusqu’au 5 janvier 2025, puis tous les jours à partir du 8 février 2025. Horaires variables, parfois jusqu’à 22 heures, à consulter sur le site internet du Futuroscope.
Y aller
En TGV ou TER, via la gare du Futuroscope, ou via la gare de Poitiers puis en transports en commun (bus ligne 1, toutes les 10 à 20 minutes). En voiture via l’autoroute A10, sortie 28 «Futuroscope» (parking 12 euros, ou 6 euros à partir de 16 heures).
Les tarifs
À partir de 39 euros par adulte et 32 euros par enfant de 5 à 12 ans, selon la date de visite. Un billet pour le Futuroscope donne droit à 30% de réduction à l’Aquascope. Billets à réserver en avance en ligne, car le parc peut être complet.
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