FACE AUX HORDES DE VISITEURS, CES SITES TOURISTIQUES QUI ENTRENT EN RéSISTANCE

Entrées payantes, construction d’hôtels interdite, taxe de séjour augmentée : partout dans le monde, les mesures dissuasives fleurissent pour lutter contre le surtourisme.

5 euros : c’est ce qu’il faudra débourser à partir de jeudi pour entrer dans le centre touristique de Venise. Les visiteurs qui mettent le cap sur la cité des Doges entre 8h30 et 16h devront en effet présenter un ticket d’entrée, téléchargé sous forme d’un QR code sur leur smartphone. La mesure, envisagée pour lutter contre le surtourisme qui sévit dans la capitale de la Vénétie, sera appliquée 29 jours cette année, et notamment la majorité des weekends compris entre mai et juillet.

"Notre objectif, a expliqué sur le site de la ville le maire de la ville Luigi Brugnaro, est de rendre Venise plus vivable."

Défendant une expérimentation courageuse et visionnaire, l’élu démentait par ailleurs toute volonté de gagner de l’argent.

Des amendes jusqu'à 300 euros

Des contrôles seront effectués çà et là, et des amendes allant jusqu’à 300 euros sont annoncées pour les visiteurs qui ne détiendraient pas le fameux ticket d’entrée. Les résidents, les travailleurs, les étudiants, les enfants de moins de 14 ans ainsi que les touristes qui dorment dans le centre historique ne sont pas concernés par la mesure.

Il y a trois ans, la Sérénissime avait pris une première mesure de protection contre la surfréquentation touristique en interdisant la circulation des paquebots de croisière dans son centre historique. Mais les touristes continuent d’affluer : Venise attire près de 30 millions de visiteurs annuels. Sa population locale, en revanche, diminue : l’île principale a perdu 120.000 habitants depuis les années 1950. Elle en héberge aujourd’hui moins de 50.000.

Partout dans le monde, des mesures contre le surtourisme

Autre ville à canaux, autres problèmes de tourisme de masse. À Amsterdam, les autorités locales viennent d’annoncer une nouvelle mesure pour réduire l’afflux de visiteurs : il est désormais interdit de construire de nouveaux hôtels. "Nous voulons faire en sorte que la ville soit vivable pour les habitants et les touristes", justifient-elles dans un communiqué. "Cela signifie : pas de surtourisme, pas de nouveaux hôtels, et pas plus de 20 millions de nuitées hôtelières de touristes par an."

Seule la fermeture d’un hôtel rendra désormais possible la construction d’un nouvel établissement– celui-ci devra par ailleurs s’engager à ne pas augmenter le nombre de couchages et garantir un bâtiment plus vertueux. Cette décision s’ajoute à plusieurs initiatives prises par la Venise du Nord ces dernières années, comme l’augmentation de la taxe de séjour ou encore une nouvelle réglementation pour limiter les échanges de maisons, qui y sont très pratiqués.

Alors que l’Organisation mondiale du tourisme confirme l’excellente santé du secteur, les initiatives contre le surtourisme fleurissent dans le monde : taxe pour les visiteurs étrangers à Bali, ticket payant pour le Mont Fuji à partir de cet été. À Barcelone, la municipalité a redoublé d’ingéniosité en faisant disparaître de Google Maps la ligne de bus 116. Celle-ci, qui rejoint le très prisé Parc Güell, était jusque-là assaillie par les touristes. Ses usagers locaux ont depuis retrouvé un peu de tranquillité…

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